Escapade salvatrice.

Je suis seule, immobile au milieu de ce champ désert. Entourée de blé, les cheveux soumis aux caprices du vent, je profite de ce paisible environnement. J’observe les herbes se plier sous l’assaut répété de cette brise qui ne parvient pas à les dompter. Je songe à l’absurdité de la vie, à ses soucis, à ses ennuis. Je cherche à en déterminer le but, à en saisir l’essence, ou bien tout simplement à tenter d’en comprendre le sens.

Un oiseau passe, se faufile avec fougue entre les feuilles d’un arbre, et finit par se poser sur une branche clairsemée. J’imagine la vie qu’il doit mener, la simplicité de l’existence dont il est la clé. Et pourtant, je ne parviens pas à l’envier, à le jalouser. Car je pense à présent à la richesse de mon quotidien, à la vie et à sa complexité, mais surtout à ses bons côtés. Je me projette dans de doux souvenirs aux senteurs de bonheur, bercée par l’odeur de l’été.

Je m’interroge, me questionne, emportée par la houle de mes incertitudes. Je me plonge dans mes illusions, cherche à chasser la moindre trace de mes hésitations. Le regard dans le vague, je m’aperçois soudain que je me suis laissée dépasser par mes pensées. Hébétée, je me concentre à nouveau sur l’espace qui m’entoure, comme si je souhaitais à présent me perdre dans sa contemplation.

Venue là pour me vider l’esprit, je repars cependant le cœur toujours alourdi de questions. Pourtant, je suis désormais sûre d’une chose : pour rien au monde je ne souhaiterai renoncer à cette humanité, malgré les épreuves qu'elle nous oblige parfois à traverser. ©